Après les expéditions initiales qui ont permis d’atteindre -1122 m, d’autres expéditions se sont poursuivies et continues encore de nos jours.
Les moyens techniques actuels permettent d’accéder à des passages qui étaient difficilement atteignable auparavant. Les éclairages sont plus performant, sans compter les jumars (bloqueurs), descendeurs et autres moyens de perforation.
Le réseau du Gouffre Berger compte à ce jour 11 entrées connues et s’étend sur 45 kilomètres.
Voici quelques-unes des explorations dont celles dans les nouveaux réseaux secondaires en cours.
En 1963 un plongeur anglais, Ken Pearce, franchit une partie du siphon terminal.
Le même, quatre ans plus tard, passe le deuxième siphon et s’arrête à −1 133 m sur un ressaut de 4 m.
Deux plongeurs, en 1968, Jérôme Dubois et Bertrand Léger, descendent ce ressaut ainsi qu’une petite cascade et s’arrêtent à −1 141 m.
En 1968 une expédition Belge découverte le réseau Yves. L’expédition se déroule d’abord sans encombre, mais la météo s’en mêle et des rebondissements successifs vont conduire à des situations de plus en plus difficiles et bientôt dramatiques (Voir le livre « Envers et contre tout ».
Heureusement il n’y aura pas de morts mais le sauvetage et la remontée des blessés prendra plusieurs jours.
En 1978, une équipe composée de Patrick Penez, Frédéric Poggia et Frédéric Vergier plonge dans les siphons 3 et 4 et s’arrêtent à −1 148 m.
Frédéric Poggia arrivera plus tard à atteindre -1184, ce qui semble être le terminus.
Pendant vingt ans les expéditions en vue de poursuivre la plongée du S5 ont toutes échoué, hiver comme été.
En 1981, le réseau du gouffre Berger comporte trois entrées : le « gouffre Berger », le « puits Marry » et le « gouffre des Elfes ».
Le « scialet des Rhododendrons » en fait partie le 15 février de la même année.
Cette entrée s’avérant plus haute que celle du gouffre Berger, la profondeur du réseau passe à 1198 m pour une longueur totale de 20,4 km.
Côté Berger le siphon terminal de la Rivière -1000 est situé à -842 m et côté Fromagère à -902 m. Au fond du Berger une expédition étrangère a trouvé un canoë pneumatique venant de la Fromagère, ce qui a accéléré juste l’idée « d’aller voir ».
Lors d’une troisième tentative en octobre 1990, Frédo Poggia jonctionne enfin par un siphon facile mais ramifié de deux cent cinq mètres au total et de douze mètres de profondeur. Avec juste assez d’air pour ressortir, il eut beaucoup de chance, d’autant plus avec un dévidoir vide. Heureusement il a récupéré le fil installé juste avant, dans une cheminée remontante.
Cette jonction a permis au gouffre Berger d’atteindre 1 271m de dénivelé.
En juillet 2003, Frédo Poggia plonge jusqu’à la profondeur de -52 m. Il est arrêté sur un remplissage de galets derrière lequel il aperçoit la suite au sein d’une galerie déclive avec le même type de galets sombres et bien ronds depuis le Grand Canyon.
Le dernier siphon semble infranchissable et résiste toujours. La profondeur du gouffre Berger est encore aujourd’hui de -1 273 mètres.
D’autres réseaux secondaires sont toujours explorés. Celui de « la brave motivation », de « l’ouragan » font l’objet de recherches ainsi que par les plafonds des différentes salles. Elles ont commencé en 2004 par le club du GSM Fontaine au niveau du réseau de la Cascade Oubliée à – 640 m. Ils sont rejoint en 2007 par des spéléo de l’ASV et du Gucem pour explorer le réseau du Vervacarius à -740 m. avec une escalade de 120 m.
Cela donnera 3km de nouveaux réseaux et surtout ce sont les amonts du réseau Etoile Sardine.
L’histoire du Berger ne s’arrête pas ….
Collectif de spéléos des découvertes dans les nouveaux réseaux :
Groupe Spéléo Montagne de Fontaine : Antoine et Thierry Guerin, Loïc, Barnabé et Alain Maurice, Pierre-Bernard Laussac, Thibaud et Oivier Galai, Prune Roche, Daniel Bruyère, Laurent Maillot.
Association Spéléo du Vercors : Barnabé Fourgous, Luka Mater, Nico Baudier, Paul Mackrill, Brice Begou, Alax Faucheux, Pascal Guinard, Maud Simonet, Lionel Revil, Tristan Godet.
Gucem : Manu Tessanne, Damien Gruel, Océane Haure, Thibaud Peyrouse, Benoit Urruty.
Autres spéléos : Alexane et Patrice Roth, Arnaud Rufray, Christian Bouilhol, Cédric Clary, Camille Mavris, David Parrot, Tom Lallemand, Mathéo Maquet, Aymeric Bougnol, Gaël et Eric Fouroux, Jacques Morel, Isadora Guillamot, Edouard Dessaint, Damien Vignoles, Yannick Baux, Hugo Salgado Garrido
Video les 50 ans Spéléologie au Gouffre Berger – « Immersion » – Sur les traces de Fernand Petzl :
Le gouffre Berger est éternel
Photos : Collection Jean Lavigne, Guy Prouin, Robbie Shone