Le gouffre Berger

« Premier -1000 sous terre »

Le gouffre Berger pour les spéléologues est comme l'Everest... un mythe. La renommée de cette cavité vient du fait qu'elle est la première au monde où des spéléologues ont atteint la profondeur mythique de -1 000 mètres.

De 1954 à 1963, il est même le gouffre connu le plus profond du monde. À ce jour, le réseau ne cesse de s'étendre avec de nouvelles découvertes.

Le début de l’histoire 1947 : Les cuves de Sassenage

L’histoire commence ici, sans autre objectif que celui de découvrir quelle est l’origine de l’eau qui sort aux cuves de Sassenage près de Grenoble. C’est une histoire non programmée qui se déroule de succès imprévisibles en succès espérés et qui ne s’arrête toujours pas.

1953 - La découverte Profondeur atteinte -350 m

La première entrée, plus tard nommée « gouffre Berger », est découverte le 24 mai 1953 par le spéléologue Joseph Berger et ses camarades. En octobre il est établi, à partir d’une coloration des eaux du gouffre, que celui-ci est bien en correspondance avec les cuves de Sassenage.
Entrée gouffre Berger mini

1954 - record du monde battu à -740 puis -904 m

L’équipe s’organise et de nouveaux membres se joignent à celle de départ. Durant l’été 1954, puis à l’automne, les explorations battent par deux fois le record du monde. La nouvelle est relayée dans de nombreux journaux et magazines où ils sont qualifiés de « Spéléologue des vacances ».

1955 - Nouveau record du monde établi à -985 m

En 1955, l’équipe s’étoffe encore pour monter une expédition de plus grande envergure. Elle durera 218 heures (9 jours) est permettra de descendre à la cote de −985 m. Elle s’arrête au puits de l’Ouragan avec vue sur la fameuse cote mythique des −1 000 m.

Ce n’est que partie remise.

1956 - 1er moins 1000 sous-terre record du monde à -1122 mètres

Une organisation international de type himalayen est organisée afin de « prouver » la réalité des records pour lesquels certains étrangers émettent des doutes. Après un temps passé sous terre de 380 heures (plus de 15 jours) pour l’équipe de pointe, l’expédition permet d’atteindre le siphon terminal à −1 122 m.

Le réseau de la Fromagère : l’histoire continue

D’autres recherches ont permit de trouver de nouvelles entrées. Parmi elle « la Fromagère » à partir de 1966 dans le but de trouver un départ plus haut, que celui du Berger ce qui constituerait un nouveau record en cas de jonction. Les spéléos buteront sur un siphon franchi en plongée en 1990. Une équipe obstinée a enfin réussi la jonction « à pied » fin décembre 2024.

Le réseau des cuves de Sassenage : jamais fini

Tout à commencer aux cuves, cependant l’histoire continue avec de nouveaux passages. Des tentatives de plongée pour franchir les siphons par le bas ont été faite sans succès et la remontée vers le plateau de Saint Nizier continue. Les découvertes se trouve à moins de point 300 m de celui-ci.

Plongée Speleo Cuves de Sassenages

Le réseau de l’Etoile Sardine : en cours d’exploration

Depuis 2019 un nouveau réseau nommé « l’Etoile Sardine », situé au niveau de la grande cascade de 27 m à -800 m, est en cours d’exploration. Il s’agit d’un réseau fossile antérieur qui dépasse déjà les 3,5 km.

Le réseau du Berger : l’histoire s’arrêtera-t-elle ?

Depuis 1957 s’ensuivent de nombreuses expéditions pour franchir les siphons successifs et aboutissent aussi à de nouvelles progressions et « premières » dans des réseaux secondaires.

A ce jour la jonction du Berger avec les cuves de Sassenage n’est toujours pas réalisée et reste un objectif que tout spéléologue rêve de réaliser.

 

Le gouffre Berger est éternel.

Photos : Collection Jean Lavigne, Jo Berger, Georges Marry, Daniel Lavigne, Alex Lopez, Guy Prouin, Patrice Roth, Robbie Shone